Trucs et astuces pour gérer des adultes en stage

Utilisation du silence par formateur assis sur bureauDans tout stage de formation, certaines difficultés ne se résolvent pas seules, et le formateur est amené à utiliser à bon escient des techniques précises pour conserver au sein du groupe une ambiance propice au travail.

Ces techniques peuvent être qualifiées de « non verbales » et de « verbales ».

  1. Les techniques non verbales : la parole et le silence, et l’utilisation de l’espace.

  • La parole et le silence : il ne s’agit pas ici de considérer le contenu des paroles prononcées, mais essentiellement le volume et le ton de voix employés.

En règle générale, le formateur veillera à adopter une tonalité conviviale. Par ailleurs, le niveau sonore de son discours conditionnera celui des stagiaires : plus l’intervenant parlera fort, plus les stagiaires auront tendance à instaurer un brouhaha, lequel pourra être calmé grâce au silence.

L’utilisation du silence par le formateur doit constituer un acte volontaire et efficace. Si le formateur ne bénéficie que d’un faible impact sur les stagiaires, son silence ne sera suivi d’aucun effet notable, et les bavardages se poursuivront.

Le formateur accompagnera donc son silence, au choix, par un sourire appuyé qui durera le temps du silence (ça s’apprend !), par une position assise sur le bureau -et non sur une chaise derrière le bureau- de manière à marquer une légère supériorité en hauteur, ou encore par un changement d’action pédagogique : le formateur, tout en se taisant, ira écrire quelque chose au tableau, ce qui ramènera l’attention des stagiaires sur cette action concrète.Formateur qui gère un brouhaha au tableau

Il est important d’utiliser ces techniques dans cet ordre, de la plus simple à la plus marquée, d’une part parce qu’il est inutile d’utiliser plus d’énergie que nécessaire lorsqu’on gère une situation, d’autre part parce que les astuces doivent être variées pour que les stagiaires ne s’y habituent pas trop vite.

  • L’utilisation de l’espace suit les règles de la proxémie, à savoir la distance physique qui s’établit entre des personnes prises dans une interaction (selon Edward T. Hall, Anthropologue américain – 1963).

Dans les pays latins, l’espace intime s’étend de zéro à 40 centimètres, l’espace personnel se poursuit jusqu’à 1,20 mètre, l’espace social est compris entre 1,20 mètre et 3,60 mètres, et au-delà l’espace devient public.
Chaque individu est plus ou moins à l’aise avec ces espaces, et le formateur veillera à respecter autant que possible la distance « confortable » de chacun de ses stagiaires, afin de n’agresser personne inutilement.
Un moyen simple pour repérer la distance privilégiée (la bulle) d’un interlocuteur consiste à observer, lorsqu’il vient nous saluer, s’il tend le bras le plus loin possible pour nous serrer la main ou, à l’inverse, s’il s’approche jusqu’à l’accolade.

De manière générale, il est conseillé au formateur de demeurer, en salle de cours, dans son espace de travail, délimité par le tableau blanc fixé au mur lorsqu’il écrit, et le devant de son bureau lorsqu’il est en contact plus direct avec les stagiaires. Ses déplacements doivent être réfléchis et posés : un intervenant qui marche de long en large ou -pire- qui se balance d’avant en arrière énervera très vite son auditoire.
En revanche, si le formateur prend la décision de « marquer son influence » sur un ou plusieurs stagiaires, il s’en approchera volontairement le plus possible, par devant s’il souhaite convaincre, par derrière s’il souhaite contrôler.

2. Les techniques verbales : le rappel des règles du jeu, l’analogie et la métaphore, l’utilisation de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique).

  • Le rappel des règles du jeu n’est possible que si ces règles ont été posées préalablement, de préférence au début du stage. Il s’agit essentiellement de règles de fonctionnement social et pédagogique : horaires, usage ou non des prénoms et du tutoiement, interventions spontanées ou non des apprenants, mise en veille des téléphones portables, etc.

Si le formateur ne veut pas être lui-même victime des règles qu’il édicte, il veillera à les formuler de manière souple. Il est préférable de dire : « On débute à huit heures chaque matin. Surtout, si vous pensez être victime d’un retard, je vous remercie de me téléphoner directement, de façon à ce que nous soyons tous prévenus et rassurés. Bien sûr, mon portable sera sur la fonction messagerie, mais votre appel s’affichera ».
Ces précautions oratoires feront comprendre aux stagiaires que chacun -y compris le formateur- peut être victime d’un retard involontaire, et le clin d’oeil relatif à la messagerie les amènera à couper la sonnerie de leurs téléphones.

  • L’analogie et la métaphore, lorsqu’elles sont utilisées en pédagogie, se distinguent dans le sens où la première compare une difficulté du stagiaire à une situation de la vie courante (enfance, sport, bricolage, etc.), et où la seconde utilise une image statique en comparaison.

Tous droits réservés Dominique Dancoisne. Demandez l’autorisation de l’auteur avant toute reproduction sur Internet ou dans la presse traditionnelle.

Taggé .Mettre en favori le Permaliens.

Les commentaires sont fermés.