Décider selon notre scénario de vie gagnant ou perdant

Certaines des difficultés que nous éprouvons dans notre quotidien peuvent trouver des réponses dans l’analyse transactionnelle, au travers d’un scénario de vie gagnant ou perdant.

Notre vie quotidienne n’est pas toujours le fruit de décisions prises rationnellement, et certaines de nos actions résultent d’un conditionnement mental, appliqué par nous-mêmes ou par autrui, le plus souvent inconsciemment.

Des décisions concrètes (se marier ou non, avoir ou non des enfants, réussir ou non professionnellement, etc.), seront prises à différentes périodes de notre vie, et se traduiront par un grand nombre d’actions, urgentes ou non.

Mais, au plus haut niveau de décision existe celle de suivre ou non un scénario.

Les six scénarios de vie selon le Docteur Eric Berne (1910-1970), natif de Montréal.

Toute personne imagine, dans sa petite enfance, son « scénario de vie », lequel déterminera une conduite à tenir à l’âge adulte.

Nous pouvons décider d’être prisonniers de l’un des six scénarios de vie suivants, après en avoir pris conscience, ou à l’inverse s’en affranchir.

  • Le scénario de vie « jamais » peut être représenté par Tantale, condamné pour l’éternité à souffrir de la faim et de la soif devant de la nourriture et de l’eau, sans jamais manger ni boire.

Dans ce scénario, l’individu n’atteint jamais ce qu’il désire.

  • Le scénario de vie « toujours » peut s’inspirer d’Arachné qui osa défier la déesse Athéna aux travaux d’aiguille et, pour punition, se trouva changée en araignée et condamnée à passer tout son temps à tisser sa toile.

Un tel scénario provient de parents qui disent par dépit à leur enfant : « Ah, tu veux faire ça ? Eh bien, tu vas le faire toute ta vie ! »

  • Le scénario de vie « avant » ou « jusqu’à » peut correspondre à l’histoire de Jason qui ne pouvait devenir roi avant d’avoir accompli certaines tâches, de même qu’Hercule qui ne pouvait devenir un dieu avant d’avoir connu des années d’esclavage.

Les personnes soumises à ce scénario ne s’autorisent aucun plaisir tant qu’il reste le moindre détail à régler dans leur vie personnelle ou professionnelle.

  • Le scénario de vie « après » peut provenir de Damoclès, qui profitait à fond de sa vie de roi jusqu’au jour où il découvrit suspendue au-dessus de sa tête une épée qui ne tenait que par un crin de cheval.

La devise de ce scénario est : « Profite de la vie. Après, ça va mal tourner ».

  • Le scénario de vie « sans cesse » ou « presque » peut représenter le mythe de Sisyphe, qui avait été condamné à rouler un rocher jusqu’en haut d’une colline. Chaque fois qu’il parvenait presque au sommet, le rocher repartait en arrière pour dévaler toute la pente, et Sisyphe devait recommencer.

Ce processus est classique du « j’y étais presque », accompagné de « si », de suppositions à n’en plus finir.

  • Le scénario de vie « trop court » ou « sans conclusion » ressemble à l’histoire de Philémon et Baucis, changés en arbres pour récompenser leurs bonnes actions.

Certains individus âgés se trouvent « trop vieux », à partir d’un certain stade de leur vie, pour continuer à en profiter, et finissent leur vie en « tuant le temps ».

Le temps de l’heure et de la tâche.

L’analyse systématique des découpages de temps au théâtre, initiée par Richard Schechner, a été adaptée au contexte des scénarios.

Il existe ainsi deux grands découpages :

  • Le temps de l’heure : c’est celui de la durée, fixé sur une horloge ou un calendrier (exemples : une heure de cours, une semaine de vacances).
  • Le temps de la tâche : c’est celui de l’événement, lorsqu’une action doit être exécutée indépendamment des minutes qui s’écoulent (exemple : une partie de golf).

Nous recevons, à un moment ou à un autre, chacune des cinq prescriptions suivantes (l’exemple choisi ici est celui d’un patron et de son employé) :

  1. L’heure-permission : « Vous avez beaucoup de route à faire en voiture, vous pouvez quitter votre travail à dix-huit heures ».
  2. L’heure-interdiction : « Vous avez beaucoup de route à faire en voiture, vous ne resterez pas au travail après dix-huit heures ».
  3. Tâche-permission : « Votre travail est important, vous pouvez rester ici pour le finir ».
  4. Tâche-obligation : « Votre travail est important, vous ne pourrez pas partir avant de l’avoir terminé ».
  5. La double injonction : « Il faut que votre travail soit terminé à dix-huit heures pour que vous puissiez quitter le bureau ». C’est le temps du « dépêche-toi ».

Prendre conscience de nos scénarios de vie et des prescriptions que nous recevons peut nous permettre de les contourner ou de les modifier, de façon à ce qu’ils correspondent à l’adulte que nous sommes, et non à l’enfant que nous étions.

Pour aller plus loin : « Que dites-vous après avoir dit bonjour ? » – Docteur Eric Berne – Editions Tchou – 1969.

Tous droits réservés Dominique Dancoisne. Demandez l’autorisation de l’auteur avant toute reproduction sur Internet ou dans la presse traditionnelle.

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